Reconquête !
La mode est toujours là mais c’est la romance bien mélo des héros qui a repris le dessus, ça passe ou ça casse selon vos préférences.
Je crois que je me suis malheureusement habituée à ces retours ponctuel d’un mélodrame excessif dont l’autrice semble friande. Je préfère de mon côté quand on parle juste mode et podium et à la limite relation de travail et jalousie personnelle. Mais l’autrice semble avoir besoin de ce côté soapesque de temps en temps pour pimenter son histoire. Acceptons.
Ici, j’avoue qu’une fois l’abcès crevé et la vérité sur les agissements d’Eros révélé, c’est assez drôle de le voir se traîner aux pieds de Lele et tout faire pour la reconquérir. Ce n’est pas fait dans la finesse, avouons-le. Il y a un côté homme des cavernes, mâle dominant, mais on sent aussi tellement l’humour de l’autrice derrière qu’on passe des bons moments. C’est drôle de le voir ramer, devoir demander de l’aide à ses amis, se transformer en homme à tout faire et bûcheron, tandis que Lele, elle, prend du bon temps devant les objectifs avec André, qui est devenu un véritable ami.
Je sais que les représentations des Queers dans l’histoire posent problème depuis le début, car l’autrice en a une vision assez caricaturale, mais en même temps, ce n’est jamais méchant et au contraire je la trouve assez ouverte. Elle lutte à sa façon contre les préjugés et ici avec André elle nous prend à contre-pied avec un garçon androgyne que tout le monde imagine gay alors qu’il s’éveille à l’amour hétéro avec Lele. Je l’ai trouvé attachant ce garçon mal appris qui s’adoucit et devient un vrai ami pour elle. J’ai aimé assister à son évolution et au développement de leur relation. J’espère juste que l’autrice ne va pas l’oublier comme elle a l’habitude de le faire.
Car après tout, c’est un peu ce qu’elle a fait avec Angus, le frère d’Eros, qu’elle ressort un peu de nulle part de temps en temps et notamment dans ce tome. Je vois bien ce qui se passe dans sa tête. Maintenant qu’elle a réglé le passé d’Eros, ses problèmes familiaux, sa relation avec Lele, il reste sa relation problématique avec son frère. On focalise donc notre attention dessus pour les tomes qui restent (2) et on nous ressort des situations bien glauques et sordides où la possessivité non légitime d’Angus ressort violemment. C’est à nouveau bien trop excessif pour moi, ce genre d’extravagance me sort toujours totalement de l’histoire, même si je comprends bien que c’est pour donner matière à l’histoire et la rendre addictive et tendues. Ce n’est juste pas une manière que j’apprécie.
En bref
Placé sous le signe de la reconquête, ce tome aura su bien m’amuser car j’ai aimé voir Eros à contre emploi courir après celle qu’il aime et faire des efforts pour la reconquérir. C’est raconté avec humour, faisant un peu oublier le trop plein de mélodrame dans les chapitres précédents, mais celui-ci n’est jamais bien loin et le retour brutal d’Angus dans l’histoire y fait malheureusement appel. Nicky Lee a vraiment une manière soapesque, datée désormais, de conter les histoires qui clive : soit on adore le côté addictif et excessif, soit ça fait lever les yeux au ciel et ça dérange. A vous de voir où est votre curseur.
Positif
Le plaisir de voir Eros ramper pour récupérer Lele
Une narration très drôle
Le joli duo André-Lele
Le plaisir de voir grandir André
De belles planches
Negatif
Encore du mélodrame caricatural et mal dosé
Le portrait excessif ++ d'Angus
Son retour de nulle part
Des scènes frôlant le ridicule tant c'est improbable
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