: Billard à deux bandes

Il est rare de voir Michel Vaillant se mettre lui-même hors la loi. IL est dans ce tome convaincu par sa famille, son épouse en tête, que courir une course qui traverse les Etats-Unis d’Est en Ouest, sur des routes ouvertes à la circulation, en essayant de rouler le plus vite possible, est un bon coup marketing. Un coup marketing ? Michel Vaillant ? Les temps ont bien changé et le virage électrique et hydrogène du Groupe Vaillant pourrait être, au vu de cette décision, du greenwashing. Car qu’y a-t-il à gagner, pour un pilote émérite, qui a toujours fait passer le respect de la loi et de l’ordre, celui de ses amis et de ses proches, avant sa propre carrière ? Du buzz sur les réseaux sociaux ? En est-on vraiment là ? Non mais allo quoi.

Hormis le sujet, qui me semble en désaccord avec les lignes directrices données jusqu’alors au personnage de Michel Vaillant par son créateur, le dessin et le scénario sont bien traités, avec justesse dans la mise en scène et excellence dans les tracés et la mise en mouvement des véhicules.

Le complot de suprémacistes blancs, mâtiné d’isolationnisme et de USA first, se poursuit, dans la lignée du tome précédent, et tous les coups sont permis. Michel et son entourage se retrouvent dans la peau de victimes et de terroristes à la fois, ce qui fait beaucoup, même pour lui. In fine, la seule question qui semble se poser reste : mais qu’allait-il faire dans cette galère ?

Un tome dont le cœur de l’intrigue semble en désaccord avec les lignes de force du personnage principal, avec néanmoins un bon scénario et un dessin de qualité, qui nous embraque dans un road-Trip épique et aventureux, traversant l’Amérique d’Est en Ouest.