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Critique de R.U.R.

par ginevra le lun. 4 juil. 2022 Staff

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Une superbe adaptation d'un texte fondateur de la SF

En bonne amatrice de SF, je connaissais le nom de Karel Čapek qui a donné au monde le mot robot pour des machines intelligentes créées par l'homme (à moins que ce ne soit son frère qui ait choisi ce nom). La traduction varie selon les sources soit robota= travail forcé soit robota= travail, besogne, corvée ou servage.

Mais en revanche, je n'ai ni lu, ni vu la pièce originale. Donc cet album a été pour moi une découverte totale… et quelle découverte! Cette histoire a été écrite en 1920 et elle semble de plus en plus prémonitoire au vu de l'augmentation des robots dans notre vie de tous les jours. La différence est que, ici, ils ne sont pas purement mécaniques ou électriques, mais chimiques. Une mystérieuse formule sur leurs principes de fabrication est précieusement gardée dans un coffre. L'usine R.U.R. basée sur une île se contente de répondre aux commandes sans se soucier vraiment de ce qui est demandé aux robots jusqu'au jour où ils sont utilisés pour la guerre et apprennent à se battre! Si on ajoute des ingénieurs apprentis sorciers qui développent leur intelligence, on obtient la destruction de l'humanité par les robots.

J'ai beaucoup aimé la formule finale qui raisonne très fort dans notre monde où il faudrait plus de 3 planètes pour répondre à l'exploitation de l'humanité : "La vie ne disparaîtra pas! Elle reprendra ses droits, nue, minuscule, elle s'installera dans le désert et n'aura rien à faire de ce que nous aurons construit, elle n'aura rien à faire de nos villes et de nos usines, de notre art et de nos idées, et pourtant, elle ne disparaîtra pas!" Belle conclusion que j'espère venant de la pièce de Karal Čapek.

L'autrice Kateřina Čupová a fort joliment adaptée la pièce avec des dessins apparemment simples aux couleurs vives. Elle s'est surtout attachée aux personnages humains et les décors sont réduits. Il n'y a des machines que quand c'est indispensable au récit. Le personnage central est bien sûr Helena Glory, la fille du président que l'on suit de son arrivée sur l'île à la fin de l'humanité en passant par son mariage avec Harry Domin, le directeur de l'usine. Avec son envie de donner une âme aux robots, elle sera à la base du désastre final avec l'aide du Dr Gall.

Une formidable histoire qui n'a pas vieilli du tout et qui m'a donné envie de découvrir d'autres écrits de Karel Čapek.

En bref

Une superbe adaptation d'un des ouvrages fondateurs de la SF. Une autrice à suivre vu la qualité de son travail graphique et la fluidité de son récit. Un indispensable pour tous les amateurs de SF!

8
Positif

histoire passionnante qui n'a pas vieilli du tout

graphismes agréables

colorisation éclatante

Negatif

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