Moby Dick est une œuvre que j’aime beaucoup et 2 émissions récentes à la télévision (une adaptation du roman et un reportage sur ARTE sur la grande époque des baleiniers) m’ont donné envie de relire 2 adaptations que j’ai en BD. L’une des 2 est celle de Pécau et Pahek. La grande originalité de cette adaptation est d’avoir transposé le roman dans le futur. Les baleiniers sont devenus des vaisseaux spatiaux, mais il y a toujours des harponneurs. Les baleines et cachalots sont devenus des astéroïdes riches en minerais. Moby Dick, le cachalot blanc géant, est une comète blanche au comportement étrange. L’histoire est racontée par Ismaël qui veut s’engager dans la chasse aux astéroïdes et qui va rencontrer le harponneur Queequeg qui devient son ami. Ils s’engagent ensemble sur le Péquod dont le commandement est assuré par le capitaine Achab. Le voyage doit durer 3 ou 4 ans, le temps de remplir les cales de minerais rares. Mais Achab a une obsession : se venger de Moby Dick qui lui a arraché une jambe et détruit son précédent vaisseau en le laissant seul survivant du désastre. Il va entrainer le Péquod à sa perte dans sa quête folle. Ismaël sera le seul survivant grâce au cercueil fabriqué pour Queequeg. Le dessin et les couleurs de Pahek sont parfaitement adaptés à cet univers spatial qui m’a rappelé « 2001, l’odyssée de l’espace » par son côté à la fois sobre et démesuré. Les couleurs sont belles : sombres et dans les bleus pour l’espace, vives et flamboyantes dans le Péquod ou quand la folie d’Achab entraine tous derrière lui. L’adaptation écrite par Pécau est à la fois un hommage très respectueux et une dérivation totalement folle. Il respecte les grandes lignes de l’histoire, les noms des personnages et leurs caractères. Mais il transforme l’équipage privé du capitaine par des clones capables de survivre dans l’espace qui fascinent l’équipage et en sont détestés en même temps. La comète Moby Dick semble animée d’une vie propre qui explique les désastres qu’elle sème derrière elle. C’est une très bonne adaptation du mythe mais je déconseille fortement aux puristes de l’ouvrir. .