Lost in Tel Aviv

Tohar (l’autrice), jeune habitante de Tel Aviv, nous fait partager dans un long, très long, monologue ses angoisses, ses doutes, ses peurs. Elle raconte sans pudeur sa crise existentielle à travers de courts chapitres de sa vie dans la capitale israélienne.

La couverture était pleine de promesses ; Une âme vagabonde à tel Aviv. Deux personnages. Une autrice (au scénario et au dessin) qui se cherche et une ville emblématique si proche et cependant presque inconnue de tous. On en salivait la première page tournée.

Au bout d’une dizaine de planches, le lecteur aura compris qu’il aura droit à un étalage de la crise existentielle de l’autrice, et à la quasi-absence de Tel Aviv. L’histoire pourrait se passer à Besançon que cela ne changerait pas grand-chose au contenu.

Finalement, ce récit épouse cette tendance à exposer sa vie à tous ; une forme d’exaltation du « je ». Dans cette perspective, nous pouvons parler véritablement de « récit générationnel ».

C’est dommage. Les sujets abordés sont passionnants, répondent à notre époque et devraient interroger de nombreux lecteurs.

Mais, le récit, égocentré, n’ouvre aucune perspective qui va au-delà de la simple personne qui le raconte.

A moins d’être féru de psychanalyse avec une légère tendance au voyeurisme, on s’y ennuie beaucoup et le lecteur ne s’y retrouve pas ou peu.

Quant au dessin, même si le graphisme appelle sur certaines pages des compositions bien pensées et en parfaite résonance avec le récit, il ne le sauve malheureusement pas.

Les amateurs du genre, car il y en a beaucoup, apprécieront cet ouvrage.