La chevauchée dramatique

Peut-on envoyer une jeune enfant par la poste ? Dans l’Amérique de 1906, oui, si elle pèse moins de 50 livres. San Francisco, avril 1906, après le terrible tremblement de terre où plus de trois mille personnes ont perdu la vie. Un homme, ayant récemment perdu sa femme et ne se sentant, ni le courage, ni le devoir d’élever sa toute jeune fille, décide de l’envoyer par la poste à ses parents. Il la confie à un postman à cheval. Les voila donc parti sur les pistes, traversant ce grand pays d’Est en Ouest, depuis San Francisco jusqu’à Chicago. On est loin du pony express et de la route 66. Un chemin semé d’embuches les attend, faisant grandir entre eux un lien familial, celui deux être blessés dont les cœurs finissent, un temps par danser à l’unisson. Mais la fin de la route arrive. Les grands parents ne sont pas les papy et mamie gâteaux attendus, et la jeune fille pas forcément la bienvenue.

Le dessin est sensible, avec un découpage classique. Le visage de la jeune enfant, avec ses yeux immenses, fait parfois penser à un personnage de manga. Les auteurs ont cherché, par le dessin et le scénario à rendre compte, outre la réalité de ces enfants traités comme du courrier, de la dureté de la vie à cette époque. Entre les relents de racisme contre les natives indiens, le rejet de l’asservissement des classes populaires, c’est une Amérique où suels les plus riches et les plus violents survivent qui nous est présentée.

Une chevauchée tendre et dramatique, basée sur la réalité de ce temps. Une belle et sombre histoire de danse et de pleurs entre un facteur indien à cheval et une jeune fille, tous les deux trop tendres pour survivre sereinement dans un monde trop dur.