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Critique de Daredevil #1

par Le Doc le sam. 30 déc. 2023 Staff

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Les origines de l'Homme sans Peur !

Daredevil, le super-héros aveugle de Marvel, surnommé l'Homme sans Peur ou encore Tête à Cornes, fête en 2024 les 60 ans de la publication du premier numéro de sa série régulière. Le personnage aurait du faire partie des nouveaux héros présentés en 1963 mais la route pour produire Daredevil #1 fut longue et ralentie par de nombreux retards. Martin Goodman, le boss de Marvel, voulait reproduire les formules gagnantes des 4 Fantastiques et de Spider-Man avec une nouvelle équipe et un héros solitaire. Pour la première série, ça a donné les X-Men...et la deuxième devait être Daredevil, en reprenant le nom d'un héros très populaire dans les années 40 et dont les droits étaient libres d'utilisation. 

Pour Daredevil, Stan Lee s'est d'abord adressé à Steve Ditko et Jack Kirby mais ces derniers ont refusé. Très occupé (comme souvent), Jack Kirby a tout de même participé aux designs...par exemple, la canne multi-fonctions de Daredevil, ou "billy-club", vient de son concept. Lee s'est alors rappelé de Bill Everett, le créateur de Namor et collaborateur régulier de la Maison des Idées pendant la période Timely/Atlas. Everett avait quitté le monde des comics pour un travail dans une société de cartes de voeux (ou quelque chose comme ça). Refaire de la bande dessinée était tentant pour Everett et il a alors développé le personnage avec Stan, apportant l'idée de la cécité (inspirée par sa fille qui était malvoyante) et retravaillant le costume imaginé par Kirby. Everett a commencé à dessiner le premier épisode...mais n'a jamais pu tenir ses délais. Le dessinateur n'était pas vraiment connu pour sa rapidité et entre ses obligations personnelles et son alcoolisme, les pages n'arrivaient pas rapidement sur le bureau de Stan Lee. 

Parce qu'il avait besoin d'un nouveau titre pour 1963, Lee a rassemblé ses héros existants pour faire d'eux les Avengers...et Daredevil a donc du attendre février 1964 (avril 1964 en date de couverture) pour faire ses débuts. Bill Everett n'avait pas terminé l'épisode et il a fallu un peu plus de travail de la part de Steve Ditko et Sol Brodsky, notamment pour finaliser l'encrage et les décors. La splash-page qui ouvre le numéro est d'ailleurs une reprise du dessin de Kirby retouché par Everett et déjà utilisé pour la couverture. Bill Everett a été remplacé dès le deuxième numéro, ce qui n'est guère étonnant...même s'il a livré un très bon épisode qui reste pour moi l'un des meilleurs N°1 de l'époque...

La première planche est l'une des plus détaillées de l'ensemble, les décors se feront un peu plus pauvres au fil des cases. Quatre hommes à la mine patibulaire jouent au poker dans une pièce d'une salle de sport crasseuse, ils attendent leur patron, un certain Fixer. Ils sont alors surpris par l'arrivée d'un athlète au costume rouge et jaune dont ils s'empressent de se moquer. Grosse erreur : l'homme ne fait qu'une bouchée de ses adversaires...avant de se présenter sous le nom de Daredevil. C'est à ce moment précis que Lee et Everett choisissent de faire un retour en arrière, pour dérouler les origines de Matt Murdock, celui qui allait devenir l'Homme sans Peur...

Parce qu'il ne veut pas que son fils devienne un "raté" comme lui, le boxeur "Battlin'" Jack Murdock pousse son fils Matt, qu'il élève seul depuis la (supposée) mort de sa femme, à suivre des études pour devenir médecin ou avocat. Matt se plie à la volonté de son père mais au fil des années, il devient la risée des autres gosses du quartier qui le surnomme ironiquement Daredevil, le "casse-cou". Matt poursuit ses études, tout en s'entraînant en secret pour garder la forme. Quelques années plus tard survient l'accident qui bouleverse sa vie. L'adolescent sauve un aveugle qui allait se faire écraser par un camion. Dans le choc, il est atteint par des déchets radioactifs qui lui font perdre la vue tout en aiguisant ses autres sens à un niveau surhumain, lui donnant notamment un sens radar qui remplace sa vision.

Lee et Everett racontent parallèlement la vie d'étudiant de Matt Murdock qui a choisi le droit (avec la première apparition de son coturne Franklin "Foggy" Nelson) et le retour en forme de son père qui enchaîne les victoires aux combats...ou du moins c'est ce qu'il croyait. Car les matchs étaient truqués par le Fixer qui oblige Battlin' Jack à se coucher avant l'accession au titre. Jack refuse de tricher devant son fils et ce choix lui coutera la vie. Tout cela en douze pages...il se passait beaucoup de choses dans ces vieux épisodes bien denses...et ce n'est pas fini. Diplômé, Matt devient l'associé de Foggy et à peine installés, ils recrutent leur jolie secrétaire Karen Page. 

Pour venger son père, Matt se confectionne un costume et choisit le nom de Daredevil pour faire une force de ce qui était autrefois une insulte. Retour au présent. Le dernier acte de l'épisode est assez intense...on voit bien que certaines casent manquent de décors mais les mouvements sont dynamiques et l'affrontement de DD contre le Fixer et son homme de main est bien orchestré, dans une atmosphère un peu plus oppressante que la plupart des autres séries Marvel puisqu'il a lieu dans une station de métro, soulignant déjà le caractère urbain des aventures de l'Homme sans Peur. La dernière page se referme sur un Matt soulagé, son père peut reposer en paix...


En bref

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