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Critique de Jsa chronicles #1999

par Le Doc le dim. 14 mai 2023 Staff

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Le retour de la JSA !

Formée  à la fin de l'année 1940, la Société de Justice d'Amérique est la première équipe de super-héros, réunion de personnages publiés alors par les différentes branches de ce qui deviendra DC Comics, les publications National Comics et All-American Comics. La JSA a connu le destin de la plupart des titres du genre avec un déclin au début des années 50, leur comic-book All Star Comics étant retitré All Star Western. Mais si les héros de la JSA ont été ensuite remplacés par de nouvelles versions qui ont eux aussi rejoint leur propre équipe, la Ligue de Justice d'Amérique, ils n'ont pas été oubliés pour autant grâce au concept du multivers.

Je ne ferai pas le détail du parcours éditorial de la JSA, Yann Graf le fait mieux que moi dans l'excellent article sur lequel se referme ce volume. Au début des années 90, la Justice Society n'était pas dans la meilleure des positions, avec une série annulée au bout de 10 numéros et la mort de certains de ses membres dans le confus Zero Hour, event de l'année 1994. Mais la persévérance du scénariste James Robinson a été à l'origine d'une nouvelle relance de leurs aventures en 1999. Véritable passionné de l'Âge d'Or des Comics, James Robinson avait déjà écrit une mini-série sur cette période, justement intitulée The Golden Age.

Justice Society of America Chronicles - 1999 compile 17 numéros, dont une bonne partie d'inédits car seuls les JSA #1 à 5 et une histoire (sur 3) du JSA Secret Files & Origins avaient déjà été traduits en France. Pour tester le potentiel d'un retour de la Société de Justice, James Robinson et son co-scénariste David S. Goyer ont imaginé une saga qui rappelait la structure des premiers All Star Comics en éparpillant les héros tout au long de plusieurs missions en duo avant de les réunir dans le dernier chapitre pour le round final contre le grand méchant, un certain Stalker (création oubliée de Paul Levitz, Steve Ditko et Wally Wood), entité toute-puissante qui veut en finir avec la guerre (c'est bien, ça) en éradiquant l'humanité (c'est pas bien, ça).

Une idée classique mais plutôt bien vue car elle permet aux deux auteurs et à leurs scénaristes invités (Ron Marz, Mark Waid, Tom Peyer, Geoff Johns et Chuck Dixon...du beau monde, quoi...) de présenter les protagonistes pour les nouveaux venus (je dois avouer que certains ne m'étaient pas familier, comme le premier Mister Terrific) en intégrant un focus sur leurs origines à une course contre la montre bien ficelée qui ne manque pas d'action, de rebondissements et de références. La construction est un chouïa répétitive (entre les deux numéros de la courte mini-série All Star Comics, les chapitres se déroulent simultanément et se terminent tous par un appel au ralliement du Dr Occult) mais chaque segment propose des éléments intéressants, notamment grâce à une caractérisation soignée et aux décors variés dans lesquels se déroulent les différents affrontements.

Graphiquement, tout n'est pas au même niveau. Sur ce point, j'ai trouvé le final par Will Rosado assez faible par exemple (un peu trop anguleux et raide dans les mouvements). Parmi les plus belles pages, il y a tout de même Michael Lark (alors à ses débuts), Eduardo Barreto, l'excellent Chris Weston ou encore le vétéran Russ Heath (je reste très fan de ses vieilles bandes dessinées de guerre). La dernière page de All Star Comics #2 annonce efficacement la composition de la nouvelle série régulière publiée à partir d'août 1999.

Pour préparer à ce lancement, DC a dans un premier temps sorti un Secret Files & Origins qui a posé les bases du premier arc narratif. Ce one-shot est composé de trois histoires courtes, de fiches de personnages, d'un historique de la JSA et des plans de leur Quartier Général. Un sommaire copieux qui prépare bien au mensuel et à cette formation qui mêle habilement tradition et héritage. Malgré son attachement à la Société de Justice, James Robinson n'est resté que le temps d'installer le bouquin avant de le quitter pour raisons personnelles et de passer le relais à Geoff Johns.

Pour l'arc inaugural de JSA, Robinson et Goyer sont restés sur un modèle connu. Un vieux vilain un peu ringard remis au goût du jour, une quête qui oblige les héros à se séparer en plusieurs petites équipes et un rassemblement pour assister à l'apparition d'une nouvelle incarnation d'un nom bien connu. Le rythme est soutenu, l'action est dynamique et il y a de savoureuses interactions, notamment avec la fougue de la jeunesse amenée par Courtney Whitmore, la Star Spangled Kid qui n'était pas encore connue sous le nom de Stargirl. Le cliffhanger du #4 amène à une exploration de l'évolution des pouvoirs de Sand, qui fut le partenaire du premier Sandman, au cours d'un combat musclé, bon épisode avec un invité spécial (Michael Holt, le deuxième Mister Terrific) et une fin très sombre.

Le sommaire comprend aussi un segment du Secret Origins of Super-Villains 80-Page Giant, rencontre de vilains qui s'en prendront à la JSA dans le tome 2. Et on finit par le All Star Comics 80-Page Giant, une anthologie composée de sept récits courts qui nous replongent presque tous (à part le dernier) dans les années 40. Ce genre de one-shot est souvent inégal, ce qui est encore le cas ici...et anecdotique aussi...mais j'ai apprécié le ton léger de plusieurs chapitres, les plus divertissants étant ceux signés par Mark Waid, Erik Luke et Tom Peyer.







En bref

Cet épais pavé propose également des bonus passionnants, entre les commentaires de James Robinson qui revient sur la création de ces histoires et les articles très complets de Yann Graf.

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