Bakuman des comics ?
Les droits des personnages dans les comics sont souvent source de récit en tout genre, entre les auteurs qui ne souhaitent plus créer de nouveaux personnages chez les big two car n’ont aucun droits dessus, des auteurs qui ont été longtemps non crédités comme créateur comme Gil Kane ou alors des gratifications trop faibles pour les auteurs qui ont créé un arc qui se retrouve adapté au cinéma…
Bref, toutes ces histoires d’argent sont légions dans les comics et Chip Zdarsky a donc créé la série Public Domain pour aborder ce sujet… mais pas que !
Syd Dallas est l’auteur qui a créé “The Domain”, qui est en gros le Batman de cet univers. Ce dernier est invité à la projection de sa nouvelle adaptation mais on découvre très vite que non seulement il est à peine reconnu et respecté pour l’ensemble de son œuvre mais que ce manque de respect irrite totalement la famille et notamment leur fils Miles qui ne veut plus rien entendre de cette franchise.
Sauf que ces derniers vont apprendre que le père est en réalité le propriétaire du personnage, que doivent-ils faire ? Laisser couler ou se battre pour en tirer un maximum d’argent ? Un choix cornélien qui va créer des dissensions dans la famille… mais aussi chez l’éditeur !
Le récit est donc une tragi-comédie dont Chips Zdarsky en a le secret. La situation est croustillante et on a hâte de voir comment cette lutte juridique va évoluer avec en guise les objectifs de chacun qui vont interférer avec le tout. C’est agréable à lire surtout grâce à l’attitude de Miles qui cherche à pomper un maximum de tunes dans cette affaire pour des raisons personnelles.
Le tout est en plus joliment dessiné par Chip Zdarsky dont j’ai retrouvé la patte cartoony que j’avais tant aimé sur Sex Criminal et qui marche totalement dans ce genre de récit qui se veut fun, expressif et caricatural.
Car ce récit commence comme une grosse satyre qui se moque de Marvel, de l’industrie du cinéma qui ne cherche qu’à exploiter une franchise sans vraiment respecter le matériel et auteurs de base, mais aussi aux auteurs plus intéressés par la notoriété que sa propre œuvre (coucou Stan Lee). Bref, ça envoie des missiles de toute part mais l’auteur semble vouloir nous emmener autre part qu’une longue série de procès.
Car la fin mettra fin à cette intrigue pour nous emmener vers autre chose, et vu la promesse finale, j’espère que Chip Zdarsky souhaite nous entraîner dans les arcanes de la création de bd américaine tel un Bakuman mais version comics. Avec l’humour de l’auteur et les personnages qu’il a installés, ça risque d’être très intéressant et amusant si le ton caricatural est gardé : j’ai furieusement envie de voir ça !
En bref
Quand un auteur talentueux de comics s’attaque au délicat sujet des droits dans les comics avec un ton satirique, ça donne ce “Public Domain” qui aborde plein de rouages de la machine adaptation de BD avec un récit de famille où tous vont aller dans le même sens pour faire respecter leur droit. Mais la conclusion nous réserve une très grosse surprise avec une promesse de plonger plus profondément dans l’univers de la création des comics… Où doit-on signer pour lire ça ?!
Positif
Un pitch très catchy
La satyre qui fonctionne à merveille
Le retour de Chip Zdarsky au crayon
Stan Lee
Une très belle promesse en fin de volume
Negatif
Une intrigue finalement vite résolue
Des attitudes parfois trop archaïques
Laissez un commentaire
Commentaires (0)