Retour vers le passé : La Momie (1999)

 

Aventures/fantastique
Long métrage américain
Réalisé par Stephen Sommers
Scénarisé par Stephen Sommers, Lloyd Fonvielle et Kevin Jarre
Avec Brendan Fraser, Rachel Weisz, John Hannah, Arnold Vosloo, Oded Fehr…
Titre original : The Mummy
Année de production : 1999

Le développement de La Momie, inspiré par le classique de la Universal avec Boris Karloff sorti en 1932, a duré presque dix ans. En 1987, les producteurs James Jacks et Sean Daniel ont engagé George A. Romero pour moderniser le concept dans les contraintes d’un budget réduit, le studio ne voulant pas dépenser plus de 10 millions de dollars pour ce remake. Romero avait écrit un traitement développé par la scénariste Abbie Bernstein avant de s’éloigner du projet. D’autres noms familiers du cinéma d’horreur ont ensuite circulé, comme Mick Garris et Clive Barker mais la Universal n’a pas été convaincu par les idées du créateur d’Hellraiser, jugées trop étranges et violentes.

Les producteurs ont longtemps hésité sur le sujet de l’unité de temps du film. Les autres auteurs impliqués (il y a eu notamment Joe Dante et John Sayles) ont aussi travaillé sur une version moderne de l’histoire. Mais le scénariste Kevin Jarre (Tombstone) a finalement réussi à les convaincre que La Momie devait être un film d’époque et l’arrivée du réalisateur Stephen Sommers, qui venait de signer l’enthousiasmant Un Cri dans l’Océan, a entériné cette direction qui a fait monter le budget à environ 80 millions de dollars.

 

 

Grand fan des monstres classiques incarnés par Bela Lugosi, Boris Karloff ou encore Lon Chaney Jr, Stephen Sommers ne voulait pourtant pas tourner un remake fidèle de La Momie de Karl Freund, qui fonctionnait plus sur l’atmosphère, mais plutôt un film d’aventures épique et romantique avec des touches horrifiques…ce qui définit parfaitement les différentes entrées de cette saga. Ce qui ne l’a pas empêché de reprendre des éléments du long métrage de 1932…ainsi le coeur de La Momie reste l’histoire d’amour tragique entre le grand prêtre Imhotep et la princesse Anck-Su-Namun. Suite à l’assassinat du Phararon, Anck-Su-Namun se suicide et avant de pouvoir la ressusciter grâce à un rituel, Imhotep est capturé et condamné à être momifié et dévoré vivant par des scarabées (bestioles qui viennent d’un précédent script).

Des siècles plus tard, en 1926, des aventuriers et chasseurs de trésors réveillent par inadvertance Imhotep en récitant une formule du Livre des Morts. La Momie (qui échappe à l’aspect classique à base de bandelettes) va retrouver sa forme initiale en absorbant la force vitale de ceux qui ont osé braver la malédiction tout en cherchant à faire revenir à la vie sa princesse en sacrifiant l’égyptologue Evelyn Carnahan. Ce portrait d’Imhotep reste dans la tradition des « classic monsters » incompris de la Universal car s’il commet en effet des actes horribles, le seul but d’Imhotep est d’être réuni avec la femme qu’il aime, dans une sorte de « version déformée de Roméo et Juliette », pour reprendre les termes de Arnold Vosloo…

 

 

Avec La Momie, Stephen Sommers a voulu filmer la rencontre des Indiana Jones et des films de Ray Harryhausen…et malgré des CGI un brin inégaux 25 ans après, son septième long métrage reste un irrésistible divertissement…une grande aventure pleine de rebondissements dans de superbes décors, un mélange réussi d’action, de fantastique et d’humour mené par un trio attachant. Repéré grâce à George de la Jungle, Brendan Fraser campe un aventurier athlétique au sourire ravageur qui ne se prend pas au sérieux. Rachel Weisz est craquante en égyptologue maladroite (sa première scène est très drôle et cartoonesque) et John Hannah est également très amusant en frangin à l’appât du gain.

Avec plus de 416 millions de dollars de recettes, La Momie fut l’un des succès de l’année 1999. Une suite fut rapidement mise en chantier, début d’une franchise comprenant une trilogie, des jeux vidéos, des comics, un dessin animé et un spin-off intitulé Le Roi Scorpion qui a eu droit à quatre épisodes supplémentaires sortis directement en DVD.

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